10 mai 2022

Nous voulons raconter les vraies histoires de la CSU, telles qu’elles sont vécues par des personnes autour du globe. Dans ce récit, Kabugho parle de son expérience de la planification familiale en Ouganda.

Women and children sitting on benches

Je m’appelle Kabugho, j’ai 21 ans et j’ai trois beaux enfants. Je viens du district rural de Kasese en Ouganda, à la frontière avec la République démocratique du Congo. Je soutiens ma communauté comme éducatrice pour les pairs avec une ONG locale appelée « Innovations for Development ». Je suis fière d’expliquer aux jeunes comment éviter les grossesses précoces, contrairement à ce qui m’est arrivé. J’ai perdu la possibilité de suivre des études, mais je veux que mes deux filles aient une vie meilleure que la mienne.

J’aimerais bien ne jamais être tombée enceinte à 15 ans. Cet événement a bouleversé ma vie, mais je sais que j’y arriverai. Quand ils ont appris ma grossesse, mes parents m’ont reniée et ne m’ont pas laissé d’autre choix que d’aller vivre avec l’homme qui m’avait mise enceinte. À l’époque, je ne connaissais rien à la planification familiale et lorsque je vivais avec lui, il ne voulait même pas que j’utilise une méthode de contraception. J’ai fini avec trois enfants et pas de mariage et, maintenant, je suis de retour dans le village de mes parents.

Si mon agent de santé m’avait aidée en me donnant un stérilet, je n’aurais pas eu trois enfants. Nos agents de santé sont parfois critiques et n’écoutent pas les jeunes qui leur demandent des méthodes de planification familiale. J’aimerais que [l’accessibilité à la planification familiale] change et qu’au moins chaque adolescente dispose des moyens et des méthodes d’éviter de tomber enceinte. Une grossesse précoce est l’une des pires choses qui peuvent arriver à une jeune fille, en particulier avec un partenaire qui ne la soutient pas. Mais maintenant que je suis éducatrice pour les pairs, j’ai les moyens de parler de la planification familiale. Je pense que je suis utile à d’autres personnes, en utilisant mon exemple pour que les jeunes apprennent à ne pas subir ce que j’ai subi. Je prie pour que l’organisation Innovations for Development (I4DEV) continue de recevoir un soutien pour aider les jeunes filles.

« J’aimerais que [l’accessibilité à la planification familiale] change et qu’au moins chaque adolescente dispose des moyens et des méthodes d’éviter de tomber enceinte. »

Je partage une photo du centre de santé où nous obtenons des services dans notre village. Le centre de santé est vieux, sale et surpeuplé. Il n’y a pas de salle d’attente adaptée ou de toilettes propres. Les agents de santé sont malpolis et nous font attendre longtemps pour nous prodiguer les soins nécessaires. On patiente parfois toute la journée pour obtenir le médicament prescrit pendant l’examen médical. Ma plus grande préoccupation est qu’ils doivent garantir la disponibilité des médicaments contre le paludisme, en particulier pour nos enfants. Le paludisme est notre plus grave problème sanitaire.

La deuxième photo que je partage (ci-dessus) montre le trajet qu’il me faut parcourir chaque fois que mes enfants doivent être examinés au centre de santé. Il est extrêmement difficile de marcher pendant trois heures sous le soleil avec un enfant qui a la fièvre. Mon rêve est d’apprendre la pâtisserie et la confection afin de gagner plus d’argent que ce que je tire du jardin de mon père. Je n’aime pas l’agriculture ni le jardinage, ce sont des activités très difficiles et exigeantes, qui ne nous permettent pas d’avoir un revenu suffisant. Je rêve d’un bon travail et d’un foyer à moi pour mes enfants.

Note : il est possible que ce récit ait été édité pour le rendre plus clair, et abrégé afin qu’il s’adapte à la page web de la CSU2030.

Catégorie: Société civile et communautés

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