12 octobre 2022

Il est temps pour la communauté sanitaire mondiale de se mobiliser autour d’une approche de la santé durable, englobant l’ensemble du gouvernement et de la société, qui intègre la sécurité sanitaire et la CSU.

World Health Summit 2022 Logo. Blue background with people's silhouette in the foreground.

Par les Coprésidents de la CSU2030, Mme Gabriela Cuevas Barron et le Dr Justin Koonin, avant le Sommet mondial de la santé 2022

Du 16 au 18 octobre 2022, plus de 5000 participants se réuniront au Sommet mondial de la santé à Berlin, Allemagne. Des chefs d’État, des ministres, des dirigeants d’institutions internationales, des représentants du G7 et du G20, de l’Union européenne et de l’Union africaine, ainsi que des responsables de la société civile et du secteur privé, se rencontreront pour discuter du thème du Sommet, « Faire le choix de la santé ». Cette année, le Sommet est organisé conjointement avec l’OMS et se déroulera pendant la présidence allemande du G7.

En tant que coprésidents de la CSU2030, mouvement mondial dont la mission est d’accélérer les progrès vers la couverture santé universelle (CSU) par le renforcement des systèmes de santé, nous pensons que le Sommet se déroule à un moment charnière. Nous invitons la communauté sanitaire mondiale à se rassembler pour veiller à ce que la santé ne soit pas oubliée dans le programme politique et financier. Nous ne reprendrons les progrès vers les objectifs de santé de l’ODD 3 et nous ne les maintiendrons que si nous travaillons collectivement pour mettre en place et consolider des systèmes de santé équitables et résilients qui desservent tout le monde. Comme la communauté internationale est aussi mobilisée pour prévenir, préparer et traiter les futures menaces de santé, il est important que les mesures destinées à renforcer l’architecture mondiale pour la sécurité sanitaire cadrent bien avec les efforts consentis sur la voie de la santé pour tous.

La pandémie actuelle de COVID-19 a montré que des systèmes de santé robustes, fondés sur les soins de santé primaires, ont été essentiels pour une préparation rapide et des mesures de riposte en assurant des services intégrés. D’une part, la surveillance épidémiologique qui permet de détecter les flambées de maladies est tributaire d’une capacité suffisante des laboratoires et des agents de santé aux niveaux national et sous-national. De l’autre, lors d’épidémies, des systèmes de santé résilients et financés de manière durable garantissent que les services de santé de routine, comme la vaccination de base, les services de santé mentale ou les services de santé sexuelle et génésique, ne souffrent pas.

Néanmoins, pendant la pandémie, beaucoup de pays ont été obligés de faire des choix difficiles. Après des années de sous-investissement dans les systèmes de santé, beaucoup de pays ont dû réduire les services de santé essentiels pour financer des mesures de sécurité sanitaire. Une évolution parallèle a été observée dans l’assistance sanitaire mondiale, lorsque les donateurs, les bailleurs privés et les fonds mondiaux ont réorienté leurs priorités et leurs ressources financières pour s’attaquer à la pandémie.

Le sous-investissement et la priorité insuffisante accordée aux systèmes de santé ont coûté cher, en particulier aux communautés vulnérables, aux personnes à haut risque, notamment celles qui souffrent d’affections médicales latentes comme les maladies non transmissibles (MNT), et à des groupes de populations tels que les femmes, les enfants et les adolescents, ainsi qu’aux personnes mobiles. S’en est suivi un débat capital qui n’a pourtant donné lieu qu’à des mesures inadaptées sur l’équité à l’intérieur des pays et entre ceux-ci. L’importance d’associer la société civile et les communautés à la prise de décision est aussi devenu plus évidente que jamais : pour satisfaire les besoins des personnes et donner confiance dans les mesures de santé publique, il faut compter sur leur avis dans la mise au point des décisions et des actions sur leur santé et leur bien-être.

Nous pensons que le moment est venu pour la communauté sanitaire mondiale de se mobiliser autour d’une approche de santé durable, englobant l’ensemble du gouvernement et de la société, qui intègre la sécurité sanitaire et la CSU, et qui tienne aussi compte de déterminants tels que le changement climatique. Avec les prochaines réunions de haut niveau sur la CSU, la tuberculose ainsi que la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies, qui seront organisées pendant l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2023, nous avons la possibilité de travailler ensemble de manière cohérente, en veillant à ce que nos actions et nos décisions soient inclusives et associent la société civile et les communautés, de même que le secteur privé. Nous avons une occasion majeure de plaider en faveur de la santé pour tous et de prendre des mesures concrètes pour la garantir.

En tant que Coprésidents du Comité directeur de la CSU2030, nous attendons avec intérêt les discussions qui auront lieu au cours du Sommet mondial de la santé à Berlin. Comme mouvement mondial qui ne cesse de grandir, nous continuerons de collaborer avec tous les partenaires et les acteurs concernés pour mettre en place des systèmes de santé résilients et équitables qui protègent toutes les personnes et les gardent en bonne santé dans les périodes de calme ou pendant les crises.

En savoir plus sur la réunion de haut niveau consacrée à la couverture santé universelle ici : https://www.uhc2030.org/fr/reunion-de-haut-niveau-des-nations-unies-2023/

En savoir plus sur la Journée de la CSU le 12 décembre ici : https://www.uhc2030.org/fr/notre-action/voix/journee-de-la-csu/

En savoir plus sur la CSU2030 ici : https://www.uhc2030.org/who-we-are/about-us/

 

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