14 juillet 2020

« Dans la tourmente de la pandémie de COVID-19 : la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent dans le contexte de la couverture sanitaire universelle et des objectifs de développement durable » - un nouveau rapport lancé par le Groupe indépendant d’experts de la redevabilité de l’initiative Chaque femme, chaque enfant.

Améliorer la collecte des données et la redevabilité : une possibilité de changement après le COVID-19

La pandémie de COVID-19 a inversé des décennies de progrès dans la santé des femmes, des enfants et des adolescents, mais il est possible de les récupérer avec des activités améliorées de collecte des données et de redevabilité, affirment des responsables mondiaux réunis lundi 13 juillet 2020.

La discussion, qui comprenait des participants de haut niveau comme M. Cyril Ramaphosa, Président sud-africain, et Mme Helen Clark, ancienne Première Ministre néo-zélandaise et Présidente du Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l'enfant (PMNCH), s’est centrée sur un nouveau rapport lancé par le Groupe indépendant d’experts de la redevabilité de l’initiative Chaque femme, chaque enfant. Même si le travail sur le rapport de 2020 a commencé avant la pandémie, ses répercussions, réelles et projetées, ont été prises en compte dans l’ensemble de l’ouvrage.

Ce moment est une occasion de créer un véritable changement pour les femmes, les enfants et les adolescents. Le rapport du groupe indépendant d’experts instaure un cadre de redevabilité avec quatre piliers : engagement, justification, mise en œuvre et progrès. Concrètement, il fait trois suggestions sur la manière de s’appuyer sur ces piliers.

Premièrement, investir dans des systèmes de données nationales des pays pour assurer la sécurité nationale et mondiale. « Des données de qualité doivent jouer un rôle vital pour identifier les endroits où il est nécessaire de corriger la trajectoire », a noté Mme Helen Clark. « Les données agissent comme un projecteur. Elles identifient ce qui doit changer et révèlent où se trouvent les injustices les plus profondes. »

Deuxièmement, institutionaliser les fonctions et les caractéristiques de la redevabilité, puisque les dispositions volontaires sont insuffisantes. « La redevabilité doit être institutionnalisée avec une relation formelle entre, d’une part, l’examen et les recommandations financières et, de l’autre, la remédiation et l’action », a noté la Coprésidente du Groupe indépendant d’experts, Mme Joy Phumaphi.

Enfin, démocratiser la redevabilité pour inclure la voix de tous. « Nous devons écouter les personnes que nous servons et à qui nous devons rendre compte », a affirmé Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « En travaillant dans un esprit de solidarité, nous pouvons déployer la redevabilité dans le secteur de la santé pour transformer les engagements en progrès, et faire une véritable différence pour les populations les plus vulnérables et les plus marginalisées de notre monde. »

« L’une des recommandations que nous appuierons énergiquement est de favoriser une redevabilité sous l’égide de la jeunesse pour que les décideurs soient tenus de rendre compte des engagements souscrits pour répondre aux besoins de jeunes, des femmes et des enfants pendant cette période de crise et pour le programme à l’horizon 2030. Nous investirons dans des plateformes numériques et en face à face qui donnent le moyen aux jeunes de faire entendre leur voix et de stimuler l’action collective pour la redevabilité au moment où le monde en a le plus besoin », a déclaré Evalin Karijo, Directrice, Youth in Action, Amref Health Africa et Mécanisme de participation de la société civile de la CSU2030.

Examinées parallèlement à l’appel à l’action du PMNCH sur le COVID-19, les suggestions préparent la voie pour aider les parties prenantes à construire un avenir meilleur.

« Institutionnaliser la redevabilité au niveau national est vraiment possible. Cela devrait être fait non seulement du haut vers le bas, c’est-à-dire depuis le gouvernement, mais aussi depuis le bas vers le haut », a noté l’Ambassadeur Kaha Imnadze, Représentant permanent de la Géorgie auprès des Nations Unies et facilitateur conjoint de la revue du Forum politique de haut niveau et du Conseil économique et social. « Les investissements dans l’éducation et la santé sont deux domaines clés pour reconstruire en mieux. » 

« Ensemble, nous défendons l’investissement en faveur de femmes, d’enfants et d’adolescents en bonne santé, dotés des moyens d’amener le changement requis pour créer un avenir meilleur pour tous », a déclaré la Dre Natalia Kanem, Directrice exécutive du FNUAP. « La réforme des Nations Unies est fondée sur une amélioration de la souplesse, la transparence et la redevabilité à tous les niveaux pour débloquer les ressources, mettre au point des solutions novatrices et stimuler les changements ambitieux nécessaires dans cette décennie d’action. »

Durant l’événement, deux membres du Groupe consultatif politique auprès du mouvement pour la CSU ont évoqué l’importance des processus locaux et nationaux de collecte des données et de redevabilité.

« Certaines institutions pensent qu’être redevable signifie simplement publier les comptes, les chiffres, les budgets de cette institution. En fait, être redevable concerne non seulement le budget, mais aussi les actions et les décisions, c’est être totalement transparent et pleinement inclusif », a rappelé Mme Gabriela Cuevas Barron, Présidente de l’Union interparlementaire.

« Les données sont extrêmement importantes, mais nous utilisons souvent les données de manière globale, et il doit y avoir une ventilation de ces données au niveau local. Il faut disposer d’une ventilation selon le sexe, l’âge et l’appartenance à différents groupes vulnérables qui connaissent des risques différents », a précisé M. Elhadj As Sy, Président du Conseil d’administration de la Fondation Kofi Annan.

La couverture santé universelle au premier plan

Les dirigeants ont aussi évoqué l’importance de la couverture santé universelle, des soins de santé primaires et du Règlement sanitaire international. « Cette crise mondiale a brutalement mis en lumière l’utilité de la couverture santé universelle pour répondre aux urgences sanitaires et la nécessité de systèmes de santé solides pour sauver des vies », a déclaré M. Cyril Ramaphosa, Président sud-africain. « L’Afrique du Sud soutient pleinement les efforts de l’Organisation mondiale de la Santé pour garantir une couverture santé universelle dans le monde entier. »

« Personne ne sera en sécurité tant que tout le monde ne sera pas en sécurité. Nous devons construire un monde où tous les individus peuvent vivre dans la dignité et réaliser la sécurité humaine. La CSU est le fondement de la sécurité humaine et une cible importante des ODD. Resserrons nos partenariats et nos activités pour protéger la santé des populations et instituer la CSU », a exhorté M. Shinichi Kitaoka, Président de l’Agence japonaise de coopération internationale.

Il est plus capital que jamais que les dirigeants mondiaux agissent de concert pour honorer les engagements qu’ils ont souscrits l’an dernier au cours de la réunion de haut niveau des Nations Unies sur la CSU.

« Les pays doivent mettre en œuvre les promesses faites dans la déclaration politique des Nations Unies sur la CSU car ils placeront ainsi le monde en bonne position pour protéger les femmes, les enfants et les adolescents, non seulement pendant les pandémies, mais à tout moment », a rappelé la Dre Khuất Thị Hải Oanh, membre du Mécanisme de participation de la société civile pour la CSU2030 et Directrice exécutive du Centre de soutien aux initiatives de développement communautaire.

Mme María Fernanda Espinosa, membre du groupe consultatif politique auprès du mouvement pour la CSU, a aussi annoncé le processus de l’état de l’engagement en faveur de la CSU et une enquête sur la CSU pour saisir la réalité des soins de santé telle qu’elle est vécue par les personnes dans les pays, ce qui peut aider à faire avancer les recommandations du Groupe indépendant d’experts. « Il ne suffit pas d’examiner les politiques et les déclarations des dirigeants politiques sur ce qu’ils devraient faire pour parvenir à la CSU. Nous voulons entendre les voix des gens et connaître les réalités du terrain. »

L’événement a été animé par Gillian Tett du Financial Times:

Participants inclus :

  • M. Cyril Ramaphosa, Président sud-africain, Président de l’Union africaine
  • Mme Helen Clark, ancienne Première Ministre néo-zélandaise et Présidente du Conseil d’administration du Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l'enfant (PMNCH)
  • M. Shinichi Kitaoka, Président de l’Agence japonaise de coopération internationale
  • M. Kaha Imnadze, Représentant permanent de la Géorgie auprès des Nations Unies
  • Dre Natalia Kanem, Directrice exécutive du FNUAP
  • M. Elhadj As Sy, Président du Conseil d’administration de la Fondation Kofi Annan et Coprésident du Conseil mondial de suivi de la préparation
  • Mme Gabriela Cuevas Barron, Présidente de l’Union interparlementaire et membre du groupe directeur de haut niveau pour l’initiative Chaque femme, chaque enfant
  • Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Président du partenariat H6 ; Directeur général de l’OMS
  • Mme María Fernanda Espinosa, membre du groupe consultatif politique auprès du mouvement pour la CSU et Présidente de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations Unies
  • Dre Khuất Thị Hải Oanh, Mécanisme de participation de la société civile pour la CSU2030 et Directrice exécutive du Centre de soutien des initiatives de développement communautaire
  • Mme Evalin Karijo, Directrice, Youth in Action, Amref Health Africa

Ressources

Vidéo de l’événement de lancement du rapport 2020 du Groupe indépendant d’experts

Petits films sur les intervenants

Rapport 2020 du Groupe indépendant d’experts

État de l’engagement en faveur de la CSU

Enquête sur la CSU - Racontez-nous la véritable histoire des soins de santé dans votre pays

Photo : Rapport 2020 du Groupe indépendant d’experts, page 47

This moment is an opportunity to create real change for women, children, and adolescents. The IAP report creates an accountability framework with four pillars: commit, justify, implement, and progress. Concretely, it makes three suggestions for how to build on these pillars.

First, invest in country data systems for national and global security. “High-quality data must play a vital role in identifying where there is a need for course correction,” said the Rt. Hon Helen Clark. “Data acts like a spotlight. It identifies what change needs to happen and it reveals where injustice is the most profound.”

Second, institutionalize accountability functions and features, since voluntary arrangements are insufficient. “Accountability must be institutionalized with a formal relationship between, on the one hand, monetary review and recommendation and on the other, remedy and action,” said IAP co-chair Joy Phumaphi.

Finally, democratize accountability to include the voices of all people. “We must listen to the people we serve and to whom we are accountable,” said Tedros Adhanom Ghebreyesus, Director-General of the WHO. “By working in solidarity, we can deploy accountability in health to transform commitments into progress and make a real difference to the most vulnerable and marginalized in our world.”

 “One of the recommendations that we will take forward strongly is to foster youth-led accountability to keep policy makers accountable to commitments made to address the needs of youth, women, and children during this time of the crisis and for the 2030 agenda. We will invest in in-person and digital platforms which provide an avenue for youth to have their voices heard and to spur collective action for accountability when the world needs it the most,” said Evalin KarijoDirector, Youth in Action, Amref Health Africa and UHC2030 Civil Society Engagement Mechanism.

Considered alongside the PMNCH Call to Action on Covid-19, the suggestions pave the way for stakeholders to build a better future.

“Institutionalizing accountability on a national level is really possible and it should be driven not only from top to bottom, or government-down, but from bottom to top,” said Ambassador Kaha Imnadze, Permanent Representative of Georgia to the UN and co-facilitator of HLPF and ECOSOC review. “To build back better, investments in education and health are two key areas.” 

“Together, we stand for investing in healthy and empowered women, children, and adolescents who can bring about the change needed to create a better future for all,” said Dr. Natalia Kanem, Executive Director of UNFPA. “UN reform is built upon enhancing flexibility, transparency, and accountability at all levels to unlock the resources, to develop the innovative solutions, and to drive the ambitious change needed in this Decade of Action.”

Two members of the UHC movement Political Advisory Panel spoke about the significance of local and national data and accountability processes during the event.

“Some institutions think being accountable only means to make public the accounts - the numbers, the budgets of that institution - but being accountable is not only about budget, it is about actions, it’s about decisions, it’s about being fully transparent and fully inclusive,” said Ms. Gabriela Cuevas Barron, President, Inter-Parliamentary Union.

“Data is extremely important, but we often use data in a global way, and there must be a disaggregation of that data at the furthest local level. There must be disaggregation alongside gender, age, and different vulnerable groups that are facing different risks,”
said Mr. Elhadj As Sy, Chair of the Board, Kofi Annan Foundation

Universal health coverage at the fore

The leaders also spoke of the importance of universal health coverage, primary health care, and international health regulations. “This global crisis has starkly highlighted the value of universal health coverage in responding to health emergencies and the need for robust health systems to save lives,” says H.E. Mr. Cyril Ramaphosa, President of South Africa. “South Africa fully supports the efforts of the World Health Organization to ensure that there is universal health coverage across the world.”

“Nobody will be safe until everyone is safe. We must build a world where everyone can live in dignity and realize human security. UHC is the foundation of human security and an important target of the SDGs. Let us all strengthen our partnerships and efforts to protect people’s health and institute UHC,” said Mr. Shinichi Kitaoka, President of the Japan International Cooperation Agency.

It is more crucial than ever that world leaders act together to deliver their commitments made last year in the UN High-level Meeting on UHC.

“Countries need to implement commitments made in the UN Political Declaration on UHC as this will put the world in a good place to protect women, children and adolescents - not only in pandemics but always,” said Khuất Thị Hải Oanh, Civil Society Engagement Mechanism for UHC2030 and Executive Director, Centre for Supporting Community Development Initiatives

Ms. María Fernanda Espinosa, member of the UHC Movement Political Advisory Panel for UHC2030, also announced the State of UHC Commitment process and a UHC survey to capture the lived realities of people’s experience of health care in countries, which can help move forward IAP Recommendations. “It is not enough to look at policies and statements by political leaders on what they ought to do to achieve UHC. We want to hear the voices of the people and know the on-the-ground realities.”

The event was moderated by Gillian Tett of the Financial Times:

Participants included:

  • H.E. Mr. Cyril Ramaphosa, President of South Africa, Chairperson of the African Union
  • Rt. Hon Helen Clark, former Prime Minister of New Zealand and Board Chair of PMNCH
  • Mr. Shinichi Kitaoka, President of the Japan International Cooperation Agency
  • Ambassador Kaha Imnadze, Permanent Representative of Georgia to the UN
  • Dr. Natalia Kanem, Executive Director, UNFPA
  • Mr. Elhadj As Sy, Board Chair of the Kofi Annan Foundation & Co-Chair of the Global Preparedness Monitoring Board
  • Ms. Gabriela Cuevas Barron, President of the Inter-Parliamentary Union and Member of the High-level Steering Group for EWEC
  • Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, H6 Chair; Director-General, WHO
  • Ms. María Fernanda Espinosa, UHC Movement Political Advisory Panel for UHC2030 and President of the 73rd Session of the United Nations General Assembly
  • Dr. Khuất Thị Hải Oanh, Civil Society Engagement Mechanism for UHC2030 and Executive Director, Centre for Supporting Community Development Initiatives
  • Ms. Evalin Karijo, Director, Youth in Action, Amref Health Africa

Resources

Video of IAP2020 report launch event

Short speakers’ videos

IAP Report 2020

State of UHC commitment

UHC survey – tell the real story of health care in your country

Photo: IAP2020 Report, page 47

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