Une déclaration des coprésidentes de la CSU2030 à l'occasion de...
21 mai 2021
Déclaration conjointe des Coprésidents du Comité directeur de la CSU2030 et du groupe consultatif politique auprès du Mouvement pour la CSU
Autour du monde, personne ne sera en sécurité face au COVID-19 tant que nous ne le serons pas tous. Élargir l’accès aux tests, aux traitements et aux vaccins est une obligation morale internationale et une étape cruciale pour juguler la pandémie. Mais même cette mesure ne suffira pas à elle seule. Pour mettre un terme à cette crise et rendre possible un avenir plus sûr et en meilleure santé, le monde doit agir sans attendre dans trois domaines liés : l’accès équitable aux outils du COVID-19, la préparation à de futures urgences et la couverture santé universelle.
À cette fin, nous invitons les dirigeants mondiaux à mobiliser la volonté politique, à engager un financement supplémentaire et à agir collectivement, tout en saisissant plusieurs opportunités sans précédent.
Premièrement, l’accélérateur de l’accès aux outils de lutte contre le COVID-19 (accélérateur ACT) doit être totalement financé et doit prioriser comme il convient les systèmes de santé. Nous félicitons les partenaires de l’accélérateur ACT qui ont déjà fourni des vaccins salvateurs à plus d’une centaine de pays. Les donateurs et les partenaires de l’accélérateur ACT doivent maintenant veiller à ce que cet outil assume des rôles essentiels, à la fois pour clore la phase aiguë de la pandémie et pour aider à mettre en place des systèmes de santé qui protègent tout le monde. Le postulat sur lequel est fondé le connecteur de systèmes de santé est que les vaccins ne peuvent être administrés sans chaînes d’approvisionnement qui fonctionnent, sans centres de santé accessibles, sans agents de santé bien formés, sans participation véritable des communautés et ainsi de suite. Le travail du connecteur doit tenir compte des répercussions que le déploiement des vaccins peut avoir sur d’autres services de santé essentiels, et saisir les occasions de consolider les systèmes de santé, aussi bien maintenant qu’à l’avenir.
Deuxièmement, nous exhortons les dirigeants à agir en matière de préparation aux urgences, ainsi que l’a recommandé le Groupe indépendant sur la préparation et la riposte à la pandémie. Le COVID-19 était une catastrophe évitable. Nous soutenons fermement l’appel du Groupe à « investir dès maintenant dans la préparation pour créer des capacités qui soient pleinement fonctionnelles aux niveaux national, régional et mondial ». Une action cohérente est nécessaire pour une meilleure gouvernance mondiale, notamment en resserrant la coopération internationale, et en renforçant les systèmes de santé nationaux. La préparation aux pandémies et le financement des biens mondiaux doivent constituer des priorités internationales absolues, dans le cadre d’un programme social, économique et sanitaire intégré. À l’intérieur des pays, la préparation aux situations d’urgence doit faire partie intégrante de la planification sanitaire aux niveaux national, local et régional, et elle doit être alignée sur les efforts globaux consentis pour construire des systèmes de santé résilients, équitables et accessibles, et non pas se limiter à un secteur cloisonné.
Troisièmement, ainsi que nous l’avons fait valoir tout au long de la pandémie, il est plus important que jamais d’agir sur les engagements en faveur de la couverture santé universelle (CSU). La pandémie a renforcé les raisons pour lesquelles chacun, où qu’il se trouve, doit avoir accès aux services de santé dont il a besoin, dans tout l’éventail des soins de santé publique, de prévention et de traitement. En 2019, la déclaration politique sur la CSU a été saluée comme la proclamation de santé la plus ambitieuse et complète de l’histoire. En tenant leurs engagements, les pays pourront plus facilement se remettre du COVID-19 et se préparer à de futures urgences. Des mots du Secrétaire général de l’ONU, « le COVID-19 a montré que la couverture santé universelle, des systèmes de santé publique solide et la préparation aux situations d’urgence sont essentiels pour les communautés, les économies, pour tout le monde ». Il est particulièrement important d’accélérer les progrès vers l’égalité entre hommes et femmes, en particulier au travers du Forum génération égalité et de l’Initiative mondiale sur la place des femmes dans le secteur de la santé et des soins.
L’heure est venue pour les dirigeants de se mobiliser en faveur de ce programme de santé unifié. Afin de faire fond sur le Sommet mondial pour la santé et la déclaration de Rome, nous nous joignons à ceux qui demandent un accord urgent sur un cadre international plus robuste pour la coopération en matière de santé. Les réunions du G7 et du G20 doivent garantir un engagement politique et un soutien financier pour une gouvernance mondiale plus forte et des investissements dans des systèmes de santé plus solides. Les États membres doivent se rassembler à l’Assemblée mondiale de la Santé et à l’Assemblée générale des Nations Unies et démontrer leur détermination.
Notre message final aux dirigeants est que le renforcement de la gouvernance mondiale et des systèmes de santé nationaux est une question d’intérêt personnel bien compris. Le COVID-19 a clairement montré que la santé est au centre de tous les objectifs économiques et sociaux des pays et qu’elle exige une solidarité aussi bien à l’intérieur des pays qu’entre ceux-ci. De par le monde, les gens ont affirmé que l’accès aux soins de santé est leur principale priorité pour se remettre de la pandémie. En même temps, la crise a souligné et exacerbé les inégalités préexistantes, les groupes marginalisés et vulnérables ainsi que les femmes et les filles ayant souvent été touchés le plus durement. Alors que les dirigeants répondent à la crise en cours et se tournent vers l’avenir, le moment est venu de ne laisser la santé de personne de côté et d’investir dans des systèmes de santé pour tous .
Coprésidents du Comité directeur de la CSU2030
Mme Gabriela Cuevas Barron
Dr Justin Koonin
Groupe consultatif politique auprès du Mouvement pour la CSU
M. Elhadj As Sy, Président du Conseil d’administration, Fondation Kofi Annan
Mme Emilia Saiz, Secrétaire générale des Cités et gouvernements locaux unis (CGLU)
Prof. Keizo Takemi, membre de la Chambre des Conseillers, Japon
Mme María Fernanda Espinosa Garcés, Présidente de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations Unies
Dr Vytenis Povilas Andriukaitis, ancien commissaire européen chargé de la santé et de la sécurité alimentaire