Une déclaration des coprésidentes de la CSU2030 à l'occasion de...
18 juillet 2017
La CSU 2030 au Forum politique de haut niveau sur les ODD en 2017
La couverture santé universelle (CSU) est au centre des objectifs de développement durable (ODD) et elle apporte une contribution importante à l’inclusion sociale, à l’égalité des sexes, à l’élimination de la pauvreté, à la croissance économique et à la dignité humaine.
La progression vers la CSU est à la fois techniquement possible et économiquement faisable, même pour les pays à revenu faible ou intermédiaire ; l’engagement politique est donc requis pour en faire une réalité.
Ce sont les deux messages essentiels qui sont ressortis de l’événement de haut niveau sur la couverture santé universelle (CSU 2030), organisé en marge du Forum politique de haut niveau à New York le 17 juillet 2017. Cet événement a été coparrainé par l’Afrique du Sud, le Chili, la France, le Japon, la Thaïlande et l’Uruguay, en coopération avec la CSU 2030, la Fondation des Nations Unies, la Fondation Rockefeller, The Lancet, la Coalition pour la CSU, le Groupe de la Banque mondiale et l’Organisation mondiale de la Santé.
Les débats se sont axés sur deux thèmes principaux : La CSU en tant que moteur essentiel pour que tout le monde vive en bonne santé et les ressources nécessaires pour atteindre les ODD relatifs à la santé.
La modératrice de la réunion, le Dr Elizabeth Cousens, Vice-Présidente de la Fondation des Nations Unies a donné le ton en disant : « Les ODD signifient que nous pouvons adopter une approche plus cohérente en matière de santé ».
Remarques liminaires
Dans ses remarques liminaires, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, a souligné que la CSU est un droit fondamental de la personne et la fondation pour un développement durable allant au-delà de la santé ; elle couvre l’égalité des sexes et la réduction de la pauvreté. Il a mis en avant trois moyens avec lesquels l’OMS aidera les pays à instaurer la CSU : premièrement les indicateurs mesurant les progrès vers la CSU et les points de comparaison des ODD ; deuxièmement en documentant et échangeant les meilleures pratiques en matière de CSU ; troisièmement en fournissant une assistance technique aux pays, allant au-delà du secteur de la santé pour répondre aux besoins plurisectoriels. « Faisons de la couverture santé universelle une réalité pour tous », a-t-il dit.
Discours d’ouverture
Lors de son discours, le Dr Jorge Basso, Ministre uruguayen de la santé publique, a parlé des résultats obtenus après 10 années de réforme de la santé dans son pays, qui ont fini par résorber les inégalités et permettre une réduction de la pauvreté. Il a évoqué l’erreur courante de croire que les pays pauvres n’ont pas les moyens d’instaurer la CSU. Au contraire, la CSU est un bon investissement tant pour les pays à haut revenu que pour ceux à revenu faible ou intermédiaire, et plus spécifiquement ceux dont les ressources sont limités et qui doivent les diriger sur les soins de santé primaires.
CSU 2030
Le Dr Takao Toda, Coprésident du Comité d’orientation de la CSU 2030, a présenté le nouveau <link our-mission>Pacte mondial de la CSU 2030 et a expliqué davantage le rôle de la CSU 2030 pour aider les pays à parvenir à la CSU en 2030 par le renforcement des systèmes de santé. Il a indiqué que la CSU 2030 était un mouvement, pas une organisation, et a invité chacun à y adhérer. « Nous devons faire en sorte que les systèmes de santé soient l’affaire de tous, pour tous et par tous », a-t-il déclaré.
Estimations de l’OMS sur la facture de la santé pour les ODD
Le Dr Agnès Soucat, Directrice à l’OMS de Gouvernance et financement des systèmes de santé, a présenté les estimations que l’OMS vient juste de publier sur la facture de la santé pour les ODD, qui donne une projection des besoins en ressources et de l’impact sur la santé dans les pays à revenu faible ou intermédiaire de 2016 à 2030. Les faits montrent que la CSU est techniquement possible et économiquement faisable pour la plupart des pays. Cela montre le rôle crucial de la volonté politique. Les données montrent qu’environ 85 % des coûts supplémentaires totaux pour parvenir à la CSU pourraient être assumés à partir des ressources nationales, bien que 30 pays aient encore besoin d’une aide extérieure. Pour en savoir plus sur la facture des ODD
Réunion de spécialistes
Ensuite, une réunion de spécialistes a permis de présenter les expériences de la mise en œuvre de la CSU dans les pays. Le Dr Jaime Burrows, Vice-Ministre de la santé publique au Chili, a montré comment les réformes du financement de la santé, notamment des efforts spécifiques pour étendre l’accès aux traitements coûteux, ont réduit les dépenses à la charge des patients ou des familles et accru la protection sociale.
Le Dr Phusit Prakongsai, Directeur du Bureau de la Santé international au Ministère thaïlandais de la santé publique, a fait part de cinq enseignements à tirer sur la route menant à la CSU. Ils illustrent comment un pays à revenu intermédiaire peut progresser grâce à une forte volonté politique, au renforcement des capacités pour une prise de décisions fondées sur des bases factuelles et à l’engagement des communautés.
Dr François Gave, Conseiller pour le Développement durable, Mission permanente française auprès des Nations Unies, a parlé de la CSU en s’intéressant plus particulièrement à la santé en tant que droit de la personne, un axe central pour l’élimination de la pauvreté et la sécurité sanitaire. Il a également reconnu l’impact économique que la CSU peut avoir en faisant les investissements qu’il faut au niveau des efforts de prévention et des soins de santé primaires.
Mme Mandana Kooijmans, Conseillère, Global Health Policy & Advocacy, à Cordaid, ONG soutenant la CSU et les systèmes de santé dans les situations précaires, a souligné le rôle majeur que les systèmes de santé jouent pour combattre les inégalités sociales, politiques et économiques. Les organisations de la société civile sont également essentielles pour le succès de la CSU, en assurant l’engagement des communautés et en promouvant les comportements de recherche des soins. Elles favorisent aussi les principes d’intégration sociale, de dignité humaine et des droits fondamentaux.
M. Michael Myers, Directeur administratif de la Fondation Rockefeller a résumé la réunion et rappelle à chacun que : « L’équité ne vient pas d’elle-même, nous devons la rechercher ». Il a également souligné de nouveau les multiples avantages de la CSU, qui vont bien au-delà de la santé et la valeur de partenariats inclusifs tels que la CSU 2030. « Nous devons garder notre optimisme sur les moyens de parvenir à la CSU », a-t-il déclaré.
M. Hiroshi Minami, Ambassadeur, Représentant permanent adjoint du Japon auprès des Nations Unies, souligne l’engagement du Japon pour atteindre la CSU et l’ODD 3. Il a remercié toutes les personnes présentes de leur mobilisation pour l’événement du jour et plus largement pour le mouvement de la CSU et il a relevé que le Japon accueillera le Forum sur la CSU à Tokyo en décembre cette année.
Vidéos
1. UNTV : vidéo de l’événement
2. Vidéo sur la facture de la santé pour les ODD
3. Vidéo de Cordaid sur la Santé pour tous et Bref « teaser » de « la marche »
Voir ici les photos de l’événement
Crédits photo et copyright : @WHO