Une déclaration des coprésidentes de la CSU2030 à l'occasion de...
18 décembre 2017
Forum de la couverture santé universelle 2017
Déclaration de Tokyo sur la couverture santé universelle – Tous unis pour accélérer les progrès vers la CSU
Nous, coorganisateurs du Forum de la couverture santé universelle (CSU), réaffirmons notre volonté d’accélérer les progrès vers la CSU et de parvenir à la santé pour toutes les personnes, quelles qu’elles soient et où qu’elles vivent, d’ici à 2030.Nous reconnaissons la nature indivisible et intégrée des objectifs de développement durable (ODD) qui associent de manière équilibrée les dimensions économiques, sociales et environnementales d’un développement durable.
Nous réitérons l’importance de la cible 3.8 des ODD, qui souhaite donner accès à chacun à des services de santé intégrés, de qualité et centrés sur la personne. Ils doivent inclure des services préventifs, curatifs et palliatifs, des services de promotion de la santé et de réhabilitation, ainsi que des médicaments et vaccins sûrs, efficaces, de qualité et d’un coût abordable. Nous voulons protéger les personnes des difficultés financières lorsqu’elles ont recours à ces services. Nous soulignons combien il est capital de protéger chacun des risques sanitaires tels que les épidémies et de répondre rapidement aux flambées et aux crises sanitaires.
Nous sommes conscients que la santé est un droit de l’homme et que la CSU est essentielle pour la santé pour tous et pour la sécurité humaine. Nous adhérons au principe qui consiste à ne laisser personne de côté, ce qui exige des efforts particuliers pour concevoir et dispenser des services de santé guidés par les voix et les besoins des personnes. Ce principe donne la priorité aux membres les plus vulnérables de la population mondiale – les enfants et les femmes –, ceux qui sont touchés par les situations d’urgence, les réfugiés et les migrants, et les populations marginalisées, stigmatisées et minoritaires, qui vivent souvent dans des conditions extrêmement difficiles.
Nous affirmons que la CSU est réalisable aussi bien du point du vue technique que financier. La CSU produit de formidables avantages tout au long de la vie, elle stimule l’emploi et une croissance économique inclusive. C’est l’un des piliers du programme du développement durable et elle contribue au progrès vers tous les ODD. Sans la CSU, des milliards de personnes risquent de perdre la possibilité de vivre pleinement et de manière productive, tandis que des centaines de millions risquent l’appauvrissement dans leur quête de soins de santé. Des millions de personnes vivent dans des pays et des États considérés comme fragiles. Atteindre la CSU dans ces contextes demande une ferme collaboration intersectorielle.
Nous adhérons aux engagements et nous inspirons de la Vision du G7 à Ise-Shima pour la santé dans le monde et la Déclaration de Nairobi de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD VI), qui prend acte de « La CSU en Afrique : un cadre pour l’action ». Nous nous appuyons également sur la Déclaration du G20 de Berlin, qui salue le document de la CSU2030 « Des systèmes sains pour une couverture santé universelle – une vision commune pour des vies saines », ainsi que d’autres déclarations régionales et internationales. Tous ces instruments soulignent la nécessité d’édifier et de renforcer des systèmes de santé résilients et durables et de se préparer aux urgences de santé publique de manière intégrée. Dans ce contexte, nous notons les progrès accomplis pour consolider la préparation et les réponses aux situations d’urgence de santé publique, notamment l’officialisation de mécanismes de coordination entre l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et d’autres partenaires concernés des Nations Unies, et les mécanismes de financement pour les urgences tels que le Fonds de réserve de l'OMS pour les situations d'urgence et le Mécanisme de financement d'urgence en cas de pandémie de la Banque mondiale.
Nous nous félicitons de la publication du rapport de suivi mondial sur la CSU 2017. D’après ce rapport, il reste beaucoup à faire pour atteindre la CSU :
- Au moins la moitié de la population mondiale n’a toujours pas accès à des services essentiels de qualité pour protéger et promouvoir la santé.
- 800 millions de personnes consacrent au moins 10% du budget du ménage aux dépenses occasionnées par les soins de santé et le niveau de ces frais fait plonger chaque année près de 100 millions de personnes dans l’extrême pauvreté.
Inquiets face à la lenteur des progrès vers la CSU, en dépit des efforts consentis dans chaque pays, nous appelons de nos vœux un engagement plus actif pour accélérer les avancées vers la CSU.
Consolider l’impulsion mondiale vers la CSU
- D’ici à 2023, c’est-à-dire à mi-parcours à l’horizon 2030, le monde doit étendre la couverture santé essentielle à un milliard de personnes supplémentaires et ramener à 50 millions le nombre de personnes plongées dans l’extrême pauvreté par les dépenses de santé.
- Nous nous engageons à encadrer les progrès vers la CSU dans le cadre du processus d’examen des ODD mené par les Nations Unies en publiant régulièrement des rapports mondiaux de suivi et en en analysant les principales conclusions lors des prochains forums de la CSU. Nous nous réjouissons de l’utilisation d’une méthodologie de calcul uniforme pour les indicateurs de la CSU dans le rapport mondial de suivi. Nous insistons également sur l’importance du renforcement de l’ampleur et la profondeur des données aux niveaux national et sous-national, y compris les données ventilées, pour étayer une prise de décision à base factuelle et pour évaluer les progrès, ainsi que pour affermir la capacité des acteurs locaux à analyser et utiliser les données.
- En réponse aux recommandations de la Commission de haut niveau des Nations Unies sur l’emploi dans le secteur de la santé et la croissance économique et ainsi qu’articulé dans la Déclaration de Dublin sur les ressources humaines pour la santé, nous demandons à toutes les parties concernées d’élargir et de transformer les investissements en faveur du personnel des services sanitaires et sociaux pour la CSU, en mettant l’accent sur l’autonomisation des femmes et l’emploi des jeunes.
- Pour conserver un niveau élevé de dynamique politique pour la CSU, nous saluons la conférence internationale qui sera organisée en 2018, à l'occasion du 40e anniversaire de la Déclaration d’Alma-Ata sur les soins de santé primaires. Nous nous félicitons aussi de la décision de désigner le 12 décembre de chaque année comme Journée internationale de la couverture santé universelle et soutenons la réunion de haut niveau des Nations Unies sur la CSU en 2019. De plus, nous appuierons un leadership international renforcé à un niveau élevé du système des Nations Unies pour promouvoir la CSU.
Accélérer le processus vers la CSU sous l’égide des pays
- Nous entendons mobiliser conjointement un leadership dans le monde entier, afin que les pays préparent leur propre feuille de route vers la CSU, avec des objectifs et des indicateurs clairement indiqués et des plans spécifiques. Nous appuyons l’alignement accru des activités entre tous les partenaires du développement par des plateformes de coordination pluripartites placées sous l’égide des pays, conformément aux principes du Pacte mondial de la CSU2030. Nous préconisons aussi la collaboration au niveau national avec divers acteurs issus du secteur non gouvernemental et privé pour améliorer l’appropriation et la redevabilité partagées. Nous nous félicitons de la contribution d’initiatives internationales telles que l’initiative conjointe de Tokyo pour la CSU, le Partenariat pour la CSU, « Providing for Heath » et le mécanisme de financement mondial (GFF), qui visent à renforcer les plateformes et systèmes nationaux pour la CSU et la préparation des pays par le biais de la collaboration.
- En tendant vers la CSU, nous nous engageons à investir pour prévenir, détecter et traiter les flambées de maladies et d’autres situations d’urgence, y compris les systèmes de surveillance afin de protéger la sécurité sanitaire et la collaboration internationale en vertu du Règlement sanitaire international (2005). Ce faisant, nous favoriserons une priorité aux environnements fragiles et touchés par les conflits afin de garantir un financement de la CSU dans ces contextes. Nous promettons également d’investir pour jeter de solides fondements de sociétés saines avec un accès équitable aux services sociaux tels que l’eau, l’assainissement, la nutrition, le logement et l’éducation, et pour intégrer les questions sexospécifiques dans l’ensemble des politiques et programmes.
- En finançant la CSU, nous soutenons un solide dialogue entre les ministères de la santé et des finances pour mobiliser et gérer les ressources internes afin d’augmenter le financement public et réduire les dépenses prises en charge par les patients. Il est également essentiel que les pays mobilisent les plateformes de citoyens et de communautés, en renforçant leurs processus budgétaires, en surveillant le budget pour en tirer le meilleur parti et parvenir à l’équité des dépenses de santé, et en relevant l’efficacité des ressources de santé.
- Des outils de financement novateurs et efficaces offerts par les partenaires du développement, comme le GFF et l'Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale, complètent aussi les ressources internes. À cet égard, nous saluons le ferme engagement politique souscrit lors de la 18e reconstitution des ressources de l'IDA en faveur du programme de santé dans le monde, qui a été soutenu par le Japon et d’autres donateurs, et attendons avec intérêt une mobilisation ultérieure des fonds de l’IDA pour promouvoir la CSU. Nous demandons également un financement élargi et un alignement accru pour que tous les partenaires du développement soutiennent la CSU, en particulier les banques multilatérales du développement et les initiatives de santé mondiale telles que le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et Gavi, l’Alliance du Vaccin, de même que des fondations comme la Fondation Bill et Melinda Gates. Afin de promouvoir encore le financement pour la CSU, nous envisagerons de tenir un dialogue de haut niveau avec les ministres de la santé et des finances d’ici à 2019.
L’innovation pour la CSU
- Nous comprenons que pour réaliser notre ambition, nous devons aller au-delà du travail routinier et nous employer à développer et soutenir des stratégies, politiques et systèmes aux niveaux mondial et national pour exploiter et soutenir le potentiel transformateur de l’innovation. Cet engagement tient compte du fait que les pays doivent articuler leurs priorités locales pour la CSU et partager les meilleures pratiques.- Nous nous engageons également à élargir l’accès aux médicaments et aux vaccins par un travail collectif et la recherche-développement, notamment pendant les urgences sanitaires, en nous appuyant sur des plateformes comme le Fonds pour les technologies innovantes en santé mondiale (Global Health Innovative Technology Fund/GHIT), la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI) et l'Initiative internationale pour un vaccin contre le sida (IAVI).
- Accélérer les progrès vers la CSU passe par un apprentissage systématique à partir de l’expérience nationale par le biais de plateformes telles que la CSU2030, une priorité accrue à la cohérence des politiques, la levée des obstacles à la mise en œuvre et l’exploitation du potentiel des innovations des systèmes et d’une technologie efficace et abordable dans le secteur de la santé. Nous voulons stimuler l’apprentissage en matière d’innovation pour la CSU en accélérant la création et le partage de connaissances critiques, en nouant et resserrant la coordination des réseaux existants et futurs.
Nous attendons avec intérêt les futures réunions et nous réjouissons de partager les progrès accomplis vers la CSU avec la communauté mondiale, dans le contexte de l’Assemblée mondiale de la Santé, du Forum politique de haut niveau sur le développement durable et de l’Assemblée générale des Nations Unies, de futures réunions de haut niveau sur la CSU comme le 40e anniversaire d’Alma Ata en 2018 et lors du prochain Forum de la CSU. Nous transmettons notre profonde gratitude au Gouvernement japonais pour sa volonté de continuer à soutenir les futurs forums de la CSU.Gouvernement du Japon
Banque mondiale
Organisation mondiale de la Santé
UNICEF
JICA
CSU2030
Les vidéos de l’événement officiel peuvent être visionnées ici :
www.youtube.com/<wbr />channel/<wbr />UCI82umA36s2tS8L06wqBcEg
www.youtube.com/<wbr />channel/<wbr />UCyV3GCT1ob1JSToCKzsI3Vg