Une déclaration des coprésidentes de la CSU2030 à l'occasion de...
12 juin 2018
Événement parallèle durant la 71e Assemblée mondiale de la Santé, Genève, Suisse.
« Les gens doivent s’exprimer fermement en faveur de la CSU, pourtant les mécanismes de participation efficaces font souvent défaut dans les pays », a constaté le docteur Soumya Swaminathan, Directrice générale adjointe de l’OMS chargée des programmes.
Elle a prononcé ces mots lors de la 71e Assemblée mondiale de la Santé (AMS) en mai 2018, alors qu’elle ouvrait l’événement parallèle sur « L’opinion de la population et la participation sociale : contributions et rôles clés pour la CSU ». Cet événement était coparrainé par la République islamique d’Iran, la Thaïlande et le Chili et coorganisé par l’OMS, la CSU2030 et le Mécanisme de participation de la société civile de la CSU2030.
Qualifié de « programme le plus important pendant l’AMS », par le docteur Githinji Gitahi, PDG mondial et Directeur général, AMREF Health Africa Group et Coprésident du Comité directeur de la CSU2030, l’événement a montré comment les plateformes de gouvernance participative telles que les assemblées nationales de santé sont au cœur du mouvement pour la CSU.
Le docteur Hadi Ayazi, Vice-Ministre des Affaires sociales, République islamique d’Iran, a lancé la discussion de groupe en soulignant l’importance du programme de participation sociale. La diffusion d’un film vidéo a mis en lumière la première assemblée nationale de la santé, lancée en 2017. Les orateurs venant de la République islamique d’Iran, de Thaïlande, de Tunisie du Chili et de France ont présenté la complexité, les défis et les réalisations de leurs plateformes de participation sociale : l’Assemblée nationale de la santé, le Dialogue sociétal pour la santé ou les États généraux de la santé.
Le docteur Farshad, Directeur général des Affaires sociales, Ministère de la Santé iranien, a décrit avec éloquence les complexités émanant de la diversité des besoins dans les provinces iraniennes ou entre elles, ce qui exige des liens plus solides entre les processus de participation aux niveaux local, sous-national et national. Le docteur Sirilak, 5e Président, Assemblée nationale de la Santé de Thaïlande, a fait écho à ce discours en décrivant les activités thaïlandaises en cours pour renforcer la capacité des assemblées locales ou provinciales de la santé. Il a souligné les principes de conception conjointe, de prestation conjointe et d’avantages conjoints et a déclaré que « la participation sociale est une conception sociale et un changement d’état d’esprit ».
Le docteur Ben Said, Ministère de la Santé tunisien, a parlé franchement de l’établissement d’un dialogue sociétal en 2012, dans le contexte tendu de l’après-révolution du pays. En dépit de la méfiance généralisée et de l’instabilité politique, le programme est parvenu à rassembler des Tunisiens de tous horizons pour débattre et trouver un consensus sur les problèmes critiques du secteur de la santé.
Au Chili, Mme Paula Daza, Sous-Secrétaire à la santé publique du Chili, a souligné l’importance de cadres juridiques pour ancrer la participation à la prise de décision du secteur public. Le professeur Delfraissy, Président du Comité consultatif national d’éthique, a expliqué comment les États généraux de la bioéthique en France sont neutres et indépendants du Gouvernement. Ils jouent un rôle central pour définir non seulement les politiques, mais aussi les lois de santé publique. Ils ont récemment achevé une consultation publique à grande échelle axée sur des débats autour de la bioéthique, par exemple la fin de vie.
Mme Faniry Hantarinivo (représentante de la société civile, Madagascar) et le docteur Githinji Gitahi, (AMREF), ont parlé avec passion de l’importance de la participation de la société civile pour intégrer l’avis de la population dans les débats sur la CSU. Mme Hantarinivo a évoqué la nécessité pour les pouvoirs publics d’autoriser la société civile à parler au nom des personnes et les risques d’un engagement agressif, non constructif comme problèmes majeurs pour les OSC. « L’investissement en faveur de la voix de la population et de la participation sociale est le plus important que nous puissions faire pour parvenir à la CSU, faisons en sorte qu’il ne soit pas purement théorique ! » a exhorté Gitahi.
L’événement parallèle à l’AMS s’est terminé par l’annonce de la création d’un réseau pluripartite centré sur la gouvernance participative. Le réseau facilitera l’apprentissage et l’échange sur les stratégies et les expériences pour consolider la participation sociale et sera accueilli par le Projet de collaboration sur la gouvernance des systèmes de santé.
Naoko Yamamoto, Sous-Directrice générale de l’OMS chargée du Groupe couverture santé universelle et systèmes de santé, et Agnes Soucat ont aussi lancé un nouveau portail de données sur la CSU, mettant les informations à la disposition d’un éventail de parties prenantes par le biais d’une plateforme conviviable. Une retransmission de la séance est disponible sur la page Facebook de la journée de la CSU.