20 février 2024

Déclaration des coprésidents de la CSU2030 au groupe de travail du G20 sur la santé

Le médecin utilise un sphygmomanomètre pour mesurer la tension artérielle d'une femme enceinte et d'un patient diabétique.

Le 22 février, le G20 se réunira pour la première réunion du groupe de travail sur la santé sous la présidence brésilienne du G20. Cette année, les membres se concentreront sur la résilience des systèmes de santé afin de promouvoir l'accès à la santé pour tous et de réduire les inégalités. Nous félicitons le gouvernement brésilien d'avoir mis en avant la couverture santé universelle (CSU) dans le cadre du thème du G20 de cette année et appelons tous les dirigeants du G20 à prendre des mesures audacieuses en faveur de la CSU.

Une action urgente est nécessaire pour traduire les engagements politiques en actions, en faisant avancer la Déclaration politique adoptée par les États membres lors de la réunion de haut niveau des Nations unies sur la CSU en septembre 2023. 4,5 milliards de personnes - plus de la moitié de la population mondiale - n'ont pas accès aux services de santé essentiels, et 2 milliards d'individus sont confrontés à des difficultés financières lorsqu'ils doivent payer pour des services de santé. Ces chiffres illustrent les difficultés quotidiennes endurées par des milliards de personnes dans le monde qui sont privées de leur droit à la santé, au bien-être et à la dignité. Il s'agit notamment des femmes et des jeunes filles, pour qui la santé est encore souvent considérée comme un privilège plutôt que comme un droit humain.

La CSU est la base pour progresser sur toutes les questions liées à la santé. La CSU, fondée sur une approche de soins de santé primaires, est essentielle pour atteindre l'équité en matière de santé et veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte. Les soins de santé primaires peuvent fournir près de 90 % des services de santé essentiels et constituent l'approche la plus inclusive, la plus équitable, la plus rentable et la plus efficace pour améliorer la santé. L'exploitation des innovations numériques en matière de santé peut contribuer à élargir l'accès aux services de santé essentiels, notamment pour les personnes vivant dans des zones reculées. La CSU fondée sur des systèmes de santé résilients et équitables est également essentielle pour que les pays soient en mesure de faire face aux pandémies émergentes. Si les pays disposent de systèmes de santé solides, dotés d'un nombre suffisant d'agents de santé qualifiés, de capacités de laboratoire et de services de base performants, ils peuvent réagir rapidement à ces menaces. En outre, la CSU est essentielle pour faire face aux événements météorologiques extrêmes et aux épidémies liés au changement climatique. Les effets du changement climatique sur la santé ne peuvent être traités que par des systèmes de santé équitables et résilients qui résistent au changement climatique tout en fournissant des services de santé essentiels et en protégeant les populations, en particulier les groupes vulnérables qui risquent d'avoir des effets néfastes sur la santé.

L'accent mis cette année par le volet santé du G20 sur les systèmes de santé résilients est une chance unique de progresser vers la CSU et la santé pour tous. Le G20 représente non seulement les plus grandes économies du monde mais, avec l'inclusion de l'Union africaine, un groupe de personnes encore plus large et plus diversifié. Nous appelons les dirigeants du G20 à tirer parti de cette opportunité pour prendre collectivement des mesures audacieuses en faveur de la CSU. Le G20 devrait :

  • Investir dans la CSU : donner la priorité aux soins de santé primaires pour renforcer les systèmes de santé et étendre les services afin de ne laisser personne de côté. Œuvrer en faveur de l'équité en matière de santé en renforçant la protection financière afin que chacun puisse accéder aux services de santé dont il a besoin tout en réduisant au minimum les frais à la charge du patient tout au long de sa vie.
  • Relier la CSU et la sécurité sanitaire : reconnaître que la CSU et la sécurité sanitaire mondiale sont des objectifs interdépendants ancrés dans les systèmes de santé de chaque pays. Favoriser la résilience grâce à des approches intégrées qui relient la CSU et la sécurité sanitaire afin de garantir la capacité à faire face aux menaces sanitaires telles que le changement climatique et les épidémies, tout en continuant à fournir des services.
  • Intégrer la participation sociale dans le processus décisionnel : s'appuyer sur les travaux en cours concernant une résolution de l'Assemblée mondiale de la santé sur la participation sociale pour faire en sorte que les citoyens aient leur mot à dire sur les lois et les politiques qui affectent leur santé et leur bien-être, car c'est le meilleur moyen de s'assurer que leurs besoins sont pris en compte et d'instaurer la confiance dans l'action publique.

Alors que les membres du groupe de travail du G20 sur la santé se réunissent pour définir le programme de santé pour cette année, nous réitérons notre appel à prendre des mesures audacieuses pour parvenir à la CSU et à l'équité en matière de santé. Il ne nous reste plus beaucoup de temps pour faire en sorte que, d'ici à 2030, la santé ne soit plus un privilège pour quelques-uns, mais un droit pour tous.

-Mme Gabriela Cuevas Barron et le Dr Justin Koonin, coprésidents du Comité directeur de UHC2030.

Photo : © OMS / Panos / Eduardo Martino

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