Une déclaration des coprésidentes de la CSU2030 à l'occasion de...
6 novembre 2023
Déclaration des coprésidents de UHC2030 lors de la septième réunion de l'INB en novembre (6-10) et décembre (4-6) 2023
Alors que l'Organe intergouvernemental de négociation (OIN) se réunit pour la septième en novembre (6-10) et décembre (4-6), nous appelons les États membres à s'appuyer sur les engagements pris lors des réunions de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2023.
Dans les déclarations politiques adoptées lors des réunions de haut niveau, les États membres ont reconnu que la couverture sanitaire universelle (CSU), fondée sur une approche de soins de santé primaires, était un moyen nécessaire pour parvenir à une prévention, une préparation et une riposte robustes et durables aux pandémies (voir le paragraphe 27 de la Déclaration de principe du PPR, A/RES/78/3 et le paragraphe 41 de la Déclaration politique sur la CSU, A/RES/78/4).
Toutefois, nous sommes préoccupés par le fait que la santé publique universelle n'est mentionnée que comme un objectif dans le projet actuel (A/INB/7/3) et non comme "un fondement essentiel d'une prévention, d'une préparation, d'une riposte et d'un relèvement efficaces en cas de pandémie", comme le suggéraient des projets antérieurs(A/INB/4/3, section du préambule, paragraphe 28).
La santé publique universelle peut contribuer à atténuer l'exacerbation des inégalités existantes en matière d'accès aux services et revêt une importance capitale pour garantir la solidité et la résilience des systèmes de santé, qui sont ainsi mieux préparés à prévenir, détecter et combattre les épidémies susceptibles de provoquer une pandémie. La santé publique universelle et la sécurité sanitaire sont deux objectifs interdépendants visant à protéger tout le monde, partout - en temps de crise comme en temps de paix - et ils sont atteints par le biais du même système de santé.
C'est pourquoi l'accord sur la pandémie devrait rendre opérationnelle la santé publique universelle et favoriser une approche de soins de santé primaires pour une prévention, une préparation, une réaction et un rétablissement efficaces en cas de pandémie. C'est pourquoi nous proposons d'intégrer des éléments essentiels liés à la santé universelle et aux soins de santé primaires dans les dispositions pertinentes, notamment les suivantes
- Maintenir l'accès aux services de santé essentiels et de routine au moins aux niveaux prépandémiques, et les dépasser si possible ;
- Maintenir un personnel de santé et de soins protégé et bien soutenu, composé principalement de femmes ;
- Réduire les obstacles à l'accès aux services de santé, aux produits et à l'information nécessaires, notamment en garantissant un accès abordable et non discriminatoire aux contre-mesures nécessaires pour prévenir la propagation des maladies et protéger les personnes pendant les pandémies (ces contre-mesures devraient être gratuites au point de livraison) ;
- Intégrer la prévention des pandémies, la préparation et la planification de la réponse dans les systèmes de soins de santé primaires (par exemple en exploitant les données désagrégées des dossiers de soins de santé primaires de routine pour améliorer la surveillance et le suivi) ;
- Institutionnaliser des dispositifs de gouvernance participative qui permettent un engagement significatif de l'ensemble de la société, y compris de la société civile et des communautés. Cette démarche est essentielle pour répondre aux besoins des communautés (compte tenu notamment de la diversité des besoins en fonction du sexe, de l'appartenance ethnique et du statut socio-économique) et pour instaurer un climat de confiance qui, à son tour, conduira à une meilleure utilisation des services de santé publique essentiels.
Une prévention, une préparation, une réaction et un rétablissement efficaces en cas de pandémie ne sont pas possibles sans une couverture sanitaire universelle. Les États membres doivent maintenant s'appuyer sur les engagements pris lors des réunions de haut niveau et reconnaître la fonction essentielle de la couverture sanitaire universelle pour la prévention, la préparation, la réaction et le rétablissement en cas de pandémie dans le cadre du traité sur les pandémies.
-Par Gabriela Cuevas et Justin Koonin, coprésidents du comité directeur de UHC2030
Contexte :
En décembre 2021, l'Assemblée mondiale de la santé (AMS) a créé un organe intergouvernemental de négociation (OIN) chargé de rédiger et de négocier une convention, un accord ou un autre instrument international en vertu de la Constitution de l'Organisation mondiale de la santé afin de renforcer la prévention, la préparation et l'intervention en cas de pandémie. Après deux séries d'auditions publiques (en avril et septembre 2022) et quatre consultations informelles et ciblées (en septembre et octobre 2022), un projet zéro de l'accord (Projet zéro de l'AC+ de l'OMS pour examen par l'Organe intergouvernemental de négociation lors de sa quatrième réunion Convention, accord ou autre instrument international de l'OMS sur la prévention, la préparation et la riposte en cas de pandémie, "AC+ de l'OMS") a été examiné lors des INB4, INB5 et INB6 en février, avril, juin et juillet 2023. L'INB a présenté un rapport d'activité à la 76e Assemblée mondiale de la santé en 2023 et soumettra ses conclusions à l'examen de la 77e Assemblée mondiale de la santé en 2024.
Pour en savoir plus sur les raisons pour lesquelles il est important d'intégrer la santé publique dans l'accord sur la pandémie,cliquez ici.