La CSU2030 a organisé sa réunion annuelle à l'occasion de la...
13 juin 2018
Engagement des États membres en faveur du mouvement mondial vers la couverture santé universelle et cérémonie de signature du Pacte mondial de la CSU2030 : événement lors de la 71e Assemblée mondiale de la Santé, Genève, Suisse.
L’événement parallèle de haut niveau, qui s’est déroulé le 23 mai 2018 à l’Assemblée mondiale de la Santé, a montré brillamment comment plusieurs pays sont « passés de la parole aux actes » pour le mouvement mondial vers la CSU et de quelle manière la CSU2030 peut soutenir la collaboration aux niveaux international et national sur le renforcement des systèmes de santé.
L’événement était organisé par le Gouvernement indonésien et coparrainé par le Mexique, la Turquie, la République de Corée, l’Australie (MIKTA), le Ghana et les Maldives, en étroite coopération avec la CSU2030.
Le docteur Anung Sugihantono, Vice-Ministre de la Santé de la République d’Indonésie, a prononcé un discours de bienvenue où il a affirmé : « Cet événement est une réponse à l’appel du docteur Tedros nous demandant de nous joindre au défi mondial pour la CSU ». Il a aussi reconnu combien il est important de signer le Pacte mondial de la CSU2030 : « Il s’agit d’un engagement des pays en faveur des progrès vers la CSU et nous en sommes tous les témoins à mesure que de plus en plus de pays adhèrent au Pacte mondial de la CSU2030, contribuant ainsi à une approche holistique pour garantir la CSU à toute la population mondiale d’ici à 2030. »
Dans son discours liminaire, M. Kwaku Agyeman, Ministre de la Santé du Ghana, a souligné la volonté de son pays à parvenir à la CSU. « Pour réaliser la CSU, l’innovation, la créativité et la volonté politique sont essentielles. Le Ghana a montré son attachement à la CSU par la redevabilité et le partage des connaissances et nous alignons pleinement nos politiques sur les principes tels que l’équité, l’accès et la protection financière. C’est pourquoi nous sommes ici pour signer le Pacte mondial de la CSU2030. »
Nouveaux signataires du Pacte mondial de la CSU2030
Le Ghana, la République islamique d’Iran, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Management Sciences for Health, la Fédération internationale des associations d’étudiants en médecine, Women in Global Health et Worldwide Hospice Palliative Care Alliance ont tous signé le Pacte mondial de la CSU2030 pendant l’événement.
Le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus a souhaité la bienvenue aux pays et organisations qui ont signé le Pacte mondial de la CSU2030. « Ces adhésions démontrent une volonté de connecter les activités pour stimuler les progrès. Le temps est venu de procéder à un changement en profondeur dans la voie à suivre. Nous devons joindre nos forces à celles de nos partenaires qui partagent notre vision du travail en commun pour accélérer les progrès vers la CSU et des systèmes de santé plus forts. Avoir une vision partagée consolide la partie transformatrice de notre mouvement. Des partenariats comme la CSU2030 offrent un espace utile pour collaborer, apprendre et échanger des informations », a-t-il déclaré.
« La santé pour tous est une promesse vitale que nous devons honorer. En signant ce Pacte mondial et en rejoignant la CSU2030, nous nous engageons à vous accompagner dans ce voyage pour parvenir ensemble à la santé pour tous et tenir chacun comptable de ses actes », a noté M. Elhadj As Sy, Secrétaire général de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
M. Hassan Ghazizadeh Hashemi, Ministre de la Santé et de l’enseignement médical de la République islamique d’Iran a signé le Pacte mondial de la CSU2030 deux jours avant. À cette occasion, il a affirmé : « Nous demeurons profondément attachés à la couverture santé universelle. »
Mme Marian Wentworth, Présidente et Directrice générale de MSH qui accueille actuellement le secrétariat du Mécanisme de participation de la société civile à la CSU2030, s’est exprimée au nom des OSC : « La CSU2030 donne une place centrale aux politiques mondiales, à la redevabilité, au plaidoyer et elle a un fort potentiel pour faire la liaison avec d’autres réseaux afin de créer et partager des connaissances. Les mouvements vers la CSU sont souvent dirigés par les gouvernements nationaux, mais les progrès seront lents sans la société civile qui joue un rôle déterminant pour garantir que les ressources soient axées sur la personne et réparties de manière équitable. »
Mme Batool Alwahdani, Vice-Présidente des affaires externes à la Fédération internationale des associations d’étudiants en médecine, a rappelé : « Avec la CSU, il s’agit de ne laisser personne de côté. Compte tenu du vieillissement de la population, tout le monde peut devenir pauvre et rencontrer des difficultés pour avoir accès aux services de santé. Nous autres jeunes et représentants de la prochaine génération, nous voulons dès aujourd’hui jouer un rôle actif, main dans la main, pour faire entendre la voix de la jeunesse dans ce mouvement mondial et être vos garants d’un avenir meilleur. »
Mme Ann Keeling, membre du Conseil d’administration de Women in Global Health, a pris acte du rôle important des femmes dans la prestation des soins de santé : « Ensemble, il est possible de stimuler l’égalité des sexes, la croissance économique et la santé pour tous. Les femmes réaliseront la CSU si nous leur en donnons les moyens, et tout le monde aura à y gagner. »
Le docteur Stephen R. Connor, Directeur exécutif, Worldwide Hospice Palliative Care Alliance, a soulevé la question des soins palliatifs comme domaine extrêmement négligé et s’est engagé à aider la CSU2030 à combler les lacunes et relever la viabilité des soins palliatifs dans le cadre de la CSU.
Table ronde : Activités centrées sur les soins de santé primaires et le financement pour une prestation efficace des services
L’objectif de la table ronde était de mettre en lumière quels engagements stimulent les progrès vers la CSU, sur la base de l’expérience dans des pays comme l’Indonésie, la République de Corée, l’Australie, et du rôle de la société civile.
En janvier 2014, l’Indonésie a introduit un nouveau programme national d’assurance maladie afin de rapprocher le pays de la CSU. Le professeur Akmal Taher, Conseiller spécial du Ministre de la Santé en Indonésie, a présenté ce programme et ses activités concrètes pour renforcer les soins de santé primaires comme fondement d’un système de santé efficace et parvenir à la CSU. « Avec ce projet, nous nous efforçons de rendre les soins de santé accessibles, mais aussi d’un coût abordable, de qualité et durables. Les soins de santé primaires sont décisifs pour la viabilité de la CSU », a-t-il noté.
À commencer par l’introduction du plan national d’assurance maladie en 1977, la République de Corée a appliqué des mesures qui ont abouti à une rapide expansion de la couverture de la population et à la réalisation de la CSU en seulement 12 ans. « La croissance économique, mais aussi la présence d’une solide société civile, ont soutenu l’obtention de ce succès. Néanmoins, la CSU est un processus continu. Afin de s’attaquer aux frais élevés restant à la charge des patients et protéger les pauvres de dépenses de santé catastrophiques, la République de Corée prévoit de lancer un programme pour porter la couverture à 70% d’ici à 2022. Nous espérons que l’expérience de la Corée servira de leçon à d’autres pays dans la voie vers la CSU », a déclaré M. Yoon Taeho, Directeur général des politiques de santé publique, Ministère de la Santé et de la Protection sociale en République de Corée.
Mme Renee Deschamps, Secrétaire adjointe au Service des politiques de santé du Département australien des Affaires étrangères et du Commerce, a évoqué les synergies entre le renforcement des systèmes de santé, la sécurité sanitaire et la couverture santé universelle. Pendant sa présentation, elle a souligné l’importance que l’Australie accorde au développement des systèmes de santé qui étayent la sécurité sanitaire. « L’approche de l’Australie n’est pas spécifique aux maladies, mais sous-tendue par la CSU. Pouvoir compter sur une solide sécurité sanitaire permet de prévenir, de détecter et de répondre aux maladies infectieuses existantes et émergentes, ce qui est capital pour progresser vers la CSU », a-t-elle précisé.
Le docteur Githinji Gitahi, PDG mondial et directeur général, AMREF Health Africa, a rappelé qu’il est capital d’instaurer un climat de confiance entre le gouvernement et la population. « La confiance est la devise de la participation des personnes au défi que représente la CSU. Nous autres organisations de la société civile nous considérons comme un rouage pour insuffler la confiance entre les populations et les gouvernements. Des partenariats tels que la CSU2030 aideront à créer une zone de confort politique et la renforcer en incitant les gouvernements à investir en faveur de l’institutionnalisation de la participation citoyenne, » a-t-il affirmé. Le docteur Gitahi a salué tous les nouveaux membres de la CSU2030 et leur a souhaité la bienvenue dans ce mouvement qui reconnaît la santé comme un droit de l’homme.
Enfin, le docteur Agnes Soucat, Directrice de la gouvernance et du financement des systèmes de santé à l’OMS, a lancé le portail de la CSU, une nouvelle plateforme conviviale de l’OMS qui rassemble différentes bases de données et les articule sur les résultats.