24 octobre 2018

Quatre demandes clés de la part de la société civile – lire la suite !

Les OSC approuvent une déclaration pour la Conférence internationale sur les soins de santé primaires

La veille de la Conférence internationale sur les soins de santé primaires, les 25 et 26 octobre 2018 à Astana, Kazakhstan, les partenaires de la société civile ont invité les gouvernements et les dirigeants mondiaux à réaliser un vaste mouvement inclusif pour la couverture santé universelle (CSU), leur demandant d’accorder une attention systématique aux besoins des populations les plus vulnérables et marginalisées. 

Près de deux cents organisations de la société civile (OSC), sous la conduite du mécanisme de participation de la société civile pour la CSU2030 (MPSC), ont publié une déclaration historique où elles réaffirment leur volonté de former des partenariats stratégiques et d’entreprendre un plaidoyer collectif avec un ordre du jour commun en matière de santé. La déclaration, s’inspirant de suggestions présentées par des particuliers et des OSC du monde entier, reflète les mesures et actions concrètes requises au-delà du 40e anniversaire de la Déclaration d’Alma-Ata, la première déclaration internationale soulignant l’importance des soins de santé primaires.

Par de multiples plateformes interactives, les OSC se sont rassemblées pour tenir les gouvernements, les partenaires du développement et le secteur privé comptables de leurs promesses de renforcer les soins de santé primaires par le biais de la qualité, l’accès et l’équité.   

La société civile, avec une large représentation, notamment d’activistes et de groupes religieux, d’associations professionnelles et communautaires, de personnel de santé, de patients et d’aidants, de personnes handicapées, de femmes et de filles, de jeunes et de populations âgées, collaborera plus systématiquement aux niveaux national, régional et mondial pour veiller à ce que les voix et les besoins des populations les plus touchées, qui ont perdu le plus de terrain, exercent une influence lorsque les décisions sont prises. 

La déclaration de la société civile complète la Déclaration d’Astana qui a été lancée lors de la Conférence, et présente quatre requêtes aux gouvernements nationaux et aux partenaires du développement afin d’accélérer les progrès.

1. Renforcer le leadership politique et la gouvernance.
La société civile demande aux gouvernements de préparer et d’appliquer des stratégies chiffrées, avec des mesures claires et assorties de délais, pour renforcer les soins de santé pour tous. Grâce à la coordination interministérielle et des solutions multisectorielles qui englobent la collaboration avec des personnes et des communautés, les gouvernements et les principaux partenaires doivent définir et mesurer la qualité des soins et des normes de sécurité, créer un environnement régulateur habilitant pour une participation constructive du secteur privé et s’associer à l’apprentissage entre pays pairs.

2. Améliorer le financement de la santé.
Le rapport mondial de suivi de la CSU 2017 estime que, chaque année, les dépenses occasionnées par les soins de santé plongent près de 100 millions de personnes dans l’extrême pauvreté. Le financement de la santé devrait tenir compte non seulement de l’efficacité, mais aussi de la qualité, de l’accès et de l’équité. Les allocations budgétaires et les dépenses entre différents niveaux de soins devraient être proportionnées, les honoraires payés par les usagers pour les services essentiels devraient être abolis et des investissements devraient être faits en faveur d’équipes de soins de santé primaires durables. Les gouvernements devraient garantir la disponibilité des centres, des équipements et des médicaments, et, en collaboration avec les parties prenantes, concevoir des stratégies pour la viabilité et la transition vers une sortie du financement extérieur.

3. Relever la redevabilité.
La société civile demande aux gouvernements d’améliorer la qualité des données et de documenter les groupes laissés de côté. Pour améliorer la gouvernance de la santé, il faut consolider le rôle des parlementaires et des autorités locales pour assurer la supervision des services publics et du secteur privé, en garantissant la transparence dans les processus de définition des priorités et en appliquant des garanties qui protègent contre la corruption.

4. Faire avancer les solutions dirigées par les pays.
La déclaration demande aussi aux partenaires du développement d’améliorer leur propre coordination, en s’alignant sur les systèmes et structures existants au niveau national et en apportant leur soutien à la mise en place de mécanismes de suivi des données sur les soins de santé primaires. Pour des services et des soins centrés sur la personne, les partenaires du développement devraient promouvoir et soutenir des programmes communautaires et adopter une approche multisectorielle, en abandonnant l’approche verticale de la santé. Les partenaires de la société civile invitent la communauté internationale à dépasser la pensée axée sur la rentabilité en faveur de la qualité et l’équité dans la prestation des services de santé. En collaboration avec les pays, ils devraient élaborer une stratégie sur la mobilisation des ressources internes et envisager l’ensemble du système des soins de santé primaires, et non pas seulement les chiffres du revenu national dans la transition vers une sortie du financement des donateurs.

Avec l’appui de la CSU2030, le MPSC est décidé à garantir un plaidoyer suivi pour des politiques et des mesures inclusives de santé mondiale après Astana 2018. Le MPSC continuera à chercher des occasions de participer à un plaidoyer conjoint de la société civile pour la CSU, dans la perspective de la réunion de haut niveau des Nations Unies en 2019, afin de garantir non seulement la qualité et l’accès, mais aussi l’équité sur la voie vers la CSU.

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