7 avril 2024

En cette Journée mondiale de la santé, nous appelons à une action urgente pour concrétiser le droit au meilleur état de santé physique et mentale possible pour tous, partout dans le monde.

Illustration d'une femme portant un châle avec des symboles de santé et de droits de l'homme (tels qu'un cœur, un parapluie, une balance, etc.) et les mots "Ma santé, mon droit".

Le slogan de la Journée de la santé de cette année, "Ma santé, mon droit", nous rappelle avec force que tout être humain a le droit inaliénable à la santé physique et mentale, indépendamment de sa race, de sa couleur, de son sexe, de sa langue, de sa religion, de ses opinions politiques ou autres, de son origine nationale ou sociale, de sa fortune, de sa naissance ou de toute autre situation. Les pays ont l'obligation légale d'élaborer et de mettre en œuvre une législation et des politiques qui garantissent l'accès universel à des services de santé de qualité et l'élimination des obstacles financiers, tout en s'attaquant aux causes profondes des disparités en matière de santé, notamment la pauvreté, la stigmatisation et la discrimination.

Cependant, pour des milliards de personnes dans le monde, "Ma santé, mon droit" est une promesse plutôt qu'une réalité. Les crises humanitaires, y compris les conflits et les catastrophes naturelles, dévastent des vies, provoquant la mort, la douleur, la faim et la détresse psychologique. Le changement climatique fait des ravages sur la santé des populations, en augmentant les maladies transmissibles et non transmissibles, en contribuant à des événements météorologiques meurtriers et en sapant les déterminants environnementaux et sociaux de la santé physique et mentale. Les personnes vivant dans des communautés pauvres et marginalisées, y compris les femmes et les filles, sont les plus vulnérables. Elles sont souvent confrontées à la charge de morbidité la plus élevée, aux plus grandes difficultés d'accès, notamment à la discrimination et à la stigmatisation, et aux pires résultats en matière de santé.

La situation est alarmante : la moitié de la population mondiale, soit 4,5 milliards de personnes, n'a pas accès aux services de santé essentiels, et 2 milliards de personnes sont confrontées à des difficultés financières pour payer ces services. Ces chiffres représentent le combat quotidien de milliards de personnes privées de leur droit à la santé physique et mentale.

En tant que coprésidents de la CSU2030, nous appelons les pays à réaliser le droit au meilleur état de santé physique et mentale possible pour tous, partout. La couverture santé universelle (CSU) ancrée dans les soins de santé primaires aide les pays à réaliser ce droit en garantissant à tous un accès abordable et équitable aux services de santé. La CSU signifie que tous les individus ont accès à l'ensemble des services de santé de qualité dont ils ont besoin, au moment et à l'endroit où ils en ont besoin, sans subir de difficultés financières.

Lors de la réunion de haut niveau des Nations unies sur la CSU l'année dernière, les pays ont réitéré leur engagement à réaliser la CSU. Il est maintenant temps de tenir ces engagements et de garantir le droit à la santé physique et mentale pour tous. Nous appelons les gouvernements à :

  • Donner la priorité aux soins de santé primaires (SSP), car il s'agit de l'approche la plus inclusive, la plus équitable, la plus rentable et la plus efficace pour améliorer la santé physique et mentale des populations. Les soins de santé primaires peuvent fournir 90 % des services de santé essentiels, augmenter l'espérance de vie moyenne de 3,7 ans d'ici à 2030 et sauver 60 millions de vies dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
  • Renforcer la protection financière en augmentant les dépenses publiques de santé, afin que chacun puisse accéder aux services de santé dont il a besoin, tout en minimisant les paiements directs tout au long de la vie.
  • Supprimer les obstacles qui empêchent les personnes d'accéder aux services de santé en éliminant tous les types de discrimination, y compris la discrimination fondée sur le sexe, des cadres politiques nationaux et locaux en matière de santé.
  • Intégrer la participation sociale dans la prise de décision afin de garantir que toutes les personnes, y compris les groupes susceptibles d'être en situation de vulnérabilité, aient leur mot à dire dans les lois et les politiques qui affectent leur santé et leur bien-être, et que leurs besoins soient pris en compte.

La santé n'est pas un privilège mais un droit de l'homme. Nous appelons les gouvernements à œuvrer en faveur de la CSU afin de jeter les bases de la garantie de ce droit. Il est temps de prendre des mesures audacieuses pour que "Ma santé, mon droit" devienne une réalité pour tous, partout.

-Mme Gabriela Cuevas Barron et le Dr Justin Koonin, coprésidents du comité directeur de la CSU2030.

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