New analysis for country teams: Perspectives of 52...
8 avril 2019
Éclairages des partenaires de la CSU2030 inspirés de la campagne « Les communautés au cœur de la CSU »
« Les communautés au cœur de la CSU » est une coalition de six organisations – Amref Health Africa, Aspen Management Partnership for Health, Financing Alliance for Health, le Comité international de secours, Last Mile Health et Living Goods – qui dirigent une initiative destinée à accroître la visibilité de la santé communautaire au sein de l’espace de la CSU.
Cette coalition collabore avec beaucoup d’autres organisations et fait partie du mouvement plus large formé par la CSU2030, des donateurs et des dirigeants nationaux qui s’efforcent de stimuler le dialogue sur les programmes de santé communautaires dans le monde et plaident pour un financement.
La CSU2030 a interrogé Crystal Landers de Living Goods et Desta Lakew d’Amref Health Africa pour en savoir plus. Voici ce qu’elles nous ont déclaré :
Comment cette campagne est-elle née ?
Crystal Lander : C’est vraiment le fruit d’une grande communion d’esprits : l’an dernier, au cours de l’Assemblée mondiale de la Santé, nous nous sommes assis tous ensemble et nous avons eu parlé des principaux manques dont souffrait à notre sens la discussion sur la CSU. L’un de ces manques était l’absence de voix des communautés. Les agents de santé de première ligne, les agents de santé communautaires, les infirmières communautaires, les prestataires de services – tous ces gens qui travaillent au quotidien – possèdent une expérience et des opinions précieuses. Pourtant, nous avons rarement l’occasion d’écouter vraiment attentivement leurs voix et de faire en sorte que ces personnes fassent partie du processus de prise de décision.
Nous voulons veiller à ce que, tandis que nous nous approchons de la date de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la CSU et après cet événement, les voix des communautés soient sérieusement prises en compte.
Pourquoi la santé communautaire pour la CSU est-elle importante ?
Desta Lakew : L’une des choses que nous autres (Amref Health Africa) savons vraiment bien faire est connecter le dernier kilomètre aux soins de santé du premier niveau. Nous pensons qu’un système de soins de santé solidement intégré, qui inclut les agents de santé communautaires comme une partie importante et utile de la transition vers la CSU, permet véritablement de récupérer les personnes qui sont laissées de côté.
Le début du voyage d’un patient en Afrique commence souvent avec un agent de santé communautaire. C’est lui qui incite les patients à demander un service, qui veille à ce qu’il y ait des services de sensibilisation et d’information dans la communauté de façon à ce que les personnes reçoivent les moyens de prendre soin d’elles-mêmes ; et c’est le formidable champ d’action des agents de santé communautaires qui les relie avec le dernier kilomètre.
Le travail qui est réalisé au niveau communautaire aide à identifier les types et les niveaux de services qui sont requis et détermine ce à quoi devrait ressembler l’ensemble de prestations pour la CSU pour être en mesure de desservir les plus vulnérables. Comment pouvez-vous définir un ensemble de prestations si vous ne comprenez pas les besoins de la communauté ? Il faut considérer la CSU dans la perspective des besoins communautaires avec l’équité au centre de l’équation.
L’idée est d’augmenter le volume des voix communautaires afin que les décisions qui sont prises aujourd’hui pour atteindre la CSU en 2030 le soient dans la perspective des communautés.
Comment conduisez-vous la campagne ?
Crystal : Nous voulons utiliser nos réseaux et nos voix comme organisations élargies pour continuer à soutenir des messages sur les communautés pour la CSU au plus haut niveau. Un certain nombre de ministres de la santé et de dirigeants politiques au niveau national sont profondément passionnés par l’aspect communautaire : ils l’appuient et y tiennent, mais ils sont encore trop peu nombreux dans ce cas. Nous voulons donc faire appel à des porte-parole et des champions prestigieux, comme les ministres de la santé en Éthiopie, en Ouganda et au Libéria, pour communiquer avec leurs pairs et plaider plus fermement pour que les voix communautaires soient entendues dans les décisions sur la CSU.
Pour nous aider, nous pouvons aussi nous servir des mécanismes de la société civile sur la CSU et de la CSU2030. De cette manière, tout le monde regardera l’ensemble du tableau au lieu de se concentrer sur des domaines de santé individuels.
Desta : C’est essentiellement une campagne dans les médias sociaux, mais il y a d’autres moments clés et des repères où nous nous veillons à ce que ce message soit amplifié. Nous avons lancé la campagne à la Fondation Rockefeller en septembre 2018 à New York et nous avons depuis lors été actifs à la Conférence mondiale sur les soins de santé primaires à Astana et l’Africa Health Agenda International Conference à Kigali.
Nous augmentons le volume des voix des communautés dans ces espaces et nous invitons aussi les ministres de la santé et d’autres acteurs politiques de haut niveau à se joindre à la conversation. Par exemple, à Kigali, nous avons organisé une causerie informelle en plénière entre un agent de santé communautaire éthiopien et le Ministre de la santé du Rwanda.
Ce dialogue était vraiment capital car l’agent de santé communautaire a déclaré : « Écoutez, en Éthiopie, nous avons réussi à faire avancer un programme communautaire très solide avec les agents de santé communautaires au cœur de la prestation des soins de santé. En effet, l’Éthiopie comme pays a pris l’engagement politique d’intégrer les agents de santé communautaires dans le système de santé formel et de les rémunérer. Par conséquent, nous devons rendre des comptes du fait que nous sommes salariés, ce qui n’est pas le cas dans la plupart des pays africains où les agents de santé communautaires sont bénévoles. Pourquoi d’autres pays ne payent-ils pas leurs agents de santé communautaires afin qu’ils puissent être eux aussi comptables des résultats obtenus pour la CSU ? »
Pour la plupart, les pays utilisent actuellement les services d’agents de santé communautaires qui sont aussi ceux qui stimulent la demande de services et qui relient le dernier kilomètre aux soins du premier niveau. Cette conversation est donc très importante.
Il est capital que nous considérions cette campagne comme une initiative qui stimule et autonomise les organisations à assise communautaire, les ONG locales ou mondiales afin qu’elles pensent au niveau planétaire, mais agissent au plan local. Cela signifie comprendre la prérogative mondiale de la CSU, mais encourager les acteurs locaux à déterminer la politique et la mise en œuvre de la CSU dans les pays. Quand nous travaillons avec les communautés, les ONG, les décideurs, les partenaires du développement, les ministères et les parlementaires, nous reconnaissons que chaque composante forme le tout et que le tout est ce qui nous mènera à la CSU.
Informez-vous sur la campagne ici.
Suivez la campagne « Les communautés au cœur de la CSU » sur Twitter @UHC4Communities