7 mai 2021

La société civile prône la santé pour tous lors de la consultation multipartite sur le VIH/sida

Pour progresser dans la lutte contre le VIH/sida, nous devons faire de la couverture santé universelle une réalité

« L’accès aux services de prévention, de traitement et de soins du VIH demeurera insuffisant tant que nous n’aurons pas atteint la couverture santé universelle. La réponse mondiale au VIH et la CSU sont liées. Le succès des deux dépend de la solidité des systèmes de santé qui assurent des soins de qualité, axés sur la personne », affirme la Dre Khuat Thi Hai Oanh, Directrice exécutive du Centre de soutien aux initiatives de développement communautaire (SCDI) au Viet Nam.

La Dre Khuat, membre du groupe consultatif du Mécanisme de participation de la société civile pour la CSU2030 (MPSC), s’exprimait au cours d’une consultation multipartite organisée en préparation de la réunion de haut niveau des Nations Unies sur le VIH/sida qui se déroulera du 8 au 10 juin 2021. La déclaration complète du MPSC demande aux dirigeants mondiaux de prendre des engagements ambitieux en faveur de l’équité pendant la réunion de haut niveau.

Également présent à cette consultation multipartite, le Dr Githinji Gitahi, PDG d’Amref Health Africa et ancien coprésident du Comité directeur de la CSU2030, a ajouté : « L’intégration du dépistage, du traitement et des soins du VIH dans la couverture santé universelle est non seulement une approche de la CSU centrée sur la personne, mais également la garantie de la continuité de services pour tous, qui ne laissent personne de côté. »

La CSU est fondée sur le principe selon lequel chacun, où qu’il se trouve, doit avoir accès à des soins de santé de qualité, un principe que les dirigeants mondiaux se sont engagés à concrétiser dans la déclaration politique sur la CSU de 2019. Actuellement, au moins la moitié de la population mondiale n’a pas accès aux services de santé essentiels et près de 100 millions de personnes sont plongées dans la pauvreté chaque année par des dépenses de santé catastrophiques.

L’un des thèmes abordés pendant la consultation était la nécessité de soutenir des ripostes efficaces au VIH et de les doter de toutes les ressources requises. Quarante ans après le premier cas, l’épidémie de VIH continue de toucher toutes les régions du monde. Les progrès dans la lutte contre la maladie ont ralenti ces dernières années, au moins partiellement du fait de la diminution des financements des donateurs internationaux. Il est essentiel d’intégrer les services de prévention, de traitement et de soins du VIH dans un système de santé national solide, fondé sur une approche de soins de santé primaires pour veiller à ce que tous aient ait accès aux services dont ils ont besoin et que le monde continue de progresser dans la lutte contre l’épidémie de sida.

Les participants à la consultation ont aussi mis en lumière le rôle déterminant que jouent les communautés dans la prestation des services, et ils ont souligné que les communautés devraient participer directement à la conception des services. Ils ont aussi évoqué la fonction que les communautés assument dans le plaidoyer et pour demander des comptes aux systèmes de santé, une fonction qui est devenue encore plus évidente pendant la pandémie de COVID-19. Ainsi que l’Ambassadeur australien Mitchell Fifield l’a noté pendant l’événement dans ses remarques finales, « Il est capital de renforcer une couverture santé universelle tenant compte du VIH et qui soit équitable, holistique et intégrée. La pandémie de COVID-19 a également encouragé des approches novatrices dans la santé et la protection sociale qui peuvent bien servir la réponse au VIH. »

Par le biais de leurs réseaux nationaux, régionaux et internationaux, les acteurs de la société civile, notamment les membres du MPSC, ont travaillé pour inclure ces messages dans le projet de déclaration, en particulier ceux qui concernent l’importance de systèmes de santé axés sur la personne. Tout au long des préparatifs de la réunion de haut niveau des Nations Unies, la société civile continuera de promouvoir des engagements exhaustifs en faveur de systèmes de santé solides dans l’ensemble du secteur, notamment les communautés touchées, les organisations de prestation de services en matière de VIH, les organisations centrées sur les soins de santé primaires, les défenseurs de la CSU et d’autres.

Une synthèse de l’événement a été mise en commun avec les États Membres qui négocieront la déclaration politique sur le VIH et le sida, un ensemble d’engagements qui constituera le document final de la réunion de haut niveau des Nations Unies en juin. L’« avant-projet » de la déclaration reconnaît que les soins de santé primaires sont la pierre angulaire de la CSU. Le projet de déclaration poursuit en notant que des systèmes de santé forts, fondés sur une approche des soins de santé primaires, assurent des services de qualité pour tous, y compris les populations vulnérables ou marginalisées. En investissant dans le renforcement de leurs systèmes de santé, les pays seront mieux placés pour atteindre tous ceux qui ont besoin de services et pour réaliser leurs objectifs de santé publique, notamment la réduction des infections par le VIH et des décès liés au sida d’ici à 2030.

Le projet de déclaration finale sera achevé avant la réunion de haut niveau. La société civile continuera de demander des engagements pour accélérer l’intégration des services en lien avec le VIH dans la CSU, notamment en soutenant des systèmes de soins de santé primaires solides, s’appuyant sur la résilience et l’innovation dont ont fait preuve les communautés pendant la pandémie de COVID-19, et en investissant en faveur de systèmes robustes, résilients et financés par des fonds publics de santé et de protection sociale.

 

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