Une déclaration des coprésidentes de la CSU2030 à l'occasion de...
21 janvier 2020
Appliquer une évaluation des systèmes de santé dans un environnement fragile.
Le Yémen, un pays aux prises avec la plus grande crise humanitaire du monde, souffre de la fragilité de son système de santé, qui empêche la population de bénéficier d’un accès adéquat aux services de santé.
En septembre 2019, un éventail d’acteurs de la santé se sont réunis pour entamer un processus inclusif d’évaluation du système de santé du Yémen et identifier les possibilités de collaboration afin de le fortifier.
La crise humanitaire au Yémen est la plus grave du monde, provoquée par le conflit, l’effondrement de l’économie et la désintégration persistante des institutions et des services publics. Plus de 24,1 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire ; 7,4 millions de personnes, soit près d’un quart de la population totale du pays, souffrent de malnutrition ; et plus de 3,34 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays. Le conflit qui a commencé en 2015 et la crise qui a suivi ont gravement miné le système de santé déjà affaibli. Il en résulte que près de 49% des centres de santé fonctionnent partiellement ou pas du tout en raison des dommages, avec des pénuries de personnel, de médicaments, de combustible et d’autres fournitures essentielles. Tout cela rend l’accès aux services de santé extrêmement difficile.
En juin 2019, le Groupe de travail technique de la CSU2030 sur la CSU dans les environnements fragiles a publié un document d’orientation sur l’évaluation d’un système de soins de santé sous tension. L’objectif du document est de conseiller les professionnels qui participent, ou prévoient de participer, à la réalisation d’une évaluation des systèmes de santé (ESS) dans un environnement fragile. Il est conçu de façon que les processus d’évaluation et ses conclusions puissent guider les approches de renforcement des systèmes de santé au moment et là où les occasions se présentent. Il peut être appliqué comme un auxiliaire pour les activités de reprise précoce dans les interventions humanitaires ainsi que pour améliorer la préparation. Il devrait, si possible, être coordonné sous la direction des autorités de santé et autres acteurs compétents.
L’OMS, en tant que partenaire chef de file du Groupe de travail technique de la CSU2030 sur la CSU dans les environnement fragiles, encourage cette approche au Yémen en testant et appliquant ces conseils.
Les 23 et 24 septembre 2019, la réunion consultative sur l’analyse du système de santé yéménite, organisée par l’Organisation mondiale de la Santé, s’est déroulée à Amman, Jordanie, et a rassemblé un éventail d’acteurs de la santé, notamment : le DFID, l’ECHO, l’OMS (siège, bureaux régionaux et nationaux), l’Union européenne, GIZ, l’OIM, Save the Children, l’UNICEF et USAID. Les professionnels yéménites familiers avec le secteur de la santé et le travail mené actuellement par le Ministère yéménite de la santé publique et de la population ont aussi pris part à la réunion.
La réunion avait les objectifs suivants :
- entamer un processus inclusif en vue de mener une évaluation exhaustive des systèmes de santé pour le Yémen, et parvenir à un consensus sur son approche méthodologique ;
- débattre des principales caractéristiques de la prestation des soins de santé, d’après les informations disponibles. Les interprétations préliminaires, les configurations, les tendances, les problèmes et les principales conclusions ont été abordés ;
- identifier les points d’intérêt exigeant des études plus approfondies, et convenir des moyens de combler ces lacunes ;
- identifier les principales parties prenantes qui doivent participer au processus et planifier leur engagement ;
- explorer les modalités d’un partage suivi des informations et d’analyses conjointes, en vue de promouvoir les approches et interventions collaboratives.
Pendant l’atelier, les collègues ont mis en commun des documents et exposés utiles, choisis pour leur pertinence pour l’ESS du Yémen. De cette façon, les participants ont facilité une compréhension commune des éléments nécessaires pour soutenir les efforts du Yémen en vue de reconstruire le système de santé, ce qui démontre les avantages mutuels du partage des connaissances dans un contexte multipartite.
Les étapes suivantes après l’atelier incluent la collecte et l’analyse des données en rapport avec les besoins du système de santé ; l’examen et l’appréciation des collaborations possibles pour les interventions dans le système de santé, en favorisant l’appropriation du processus par les acteurs nationaux ; et la prise de contact avec les acteurs de la santé et d’autres secteurs qui étaient absents pendant la première réunion. En dernier ressort, faciliter une compréhension commune dans le domaine des soins de santé et encourager des actions conjointes sont des mesures positives pour le système de santé yéménite et pour la population qui requiert un accès élargi aux services de santé.
Crédit photo : Omar Nasr, OMS